La Reine soleil levée
24.95$
De Gérard Étienne
Langue : Français
95 Pages
Editeur : Guérin Littérature
Code : 087
Dans ‘La Reine Soleil Levée’, Gerard Etienne sonne l’hallali d’un peuple au trepas, dont la mort inhumaine, abjecte, mysterieuse et imminente est à la fois une cause et une consequence de la corruption fratricide par le biais de laquelle les regimes sanguinaires des soixante dernières années se sont maintenus au pouvoir. Meme si ce sont des miliciens ombrageux du dictateur ubuesque qui assistent, impuissants, à la lente agonie du bourretier digne et travailleur, il existe encore plein de Jo Camels dans l’Haiti d’aujourd’hui qui, en cette fin d’année 2012, se meurrent douloureusement, dans l’infference complète. Les dés sont joués dans les premières pages du récit. Le sort du transporteur est scellé. Mais, trop pressé de delivrer la marchandise à sa fidèle « pratique » du marché de la Croix-des-Bossales, trop absorbé dans le branle-bas de la survie, Jo ne verra pas la mort venir. Sa vigueur lengendaire sera frappée de plein fouet dans la crasse et la puanteur qui collent inoxerablement à son statut de damné, sous le poids du chargement accablant de sa brouette. Mathilda, sa compagne au teint noir d’acajou, belle, statuesque, teméraire, travailleuse et brave pour changer en esperance un destin scellé dans la honte. Mathilda est le soleil, la lune et l’etoile de « ce quartier où la misère noire empêche une personne de rêver, fût-ce une minute, au bonheur d’être sur terre… » Mathilda c’est l’Haitienne poto-mitan.Et c’est par Mathilda que viendra la resistance. C’est grace au refus de cette heroïne de marcher dans les sentiers battus de l’opprobe que le petit peuple va s’engager, tout entier, dans « une lutte contre la misère noire. » Et le salut dependra de la solidarité. Pascale F. Doresca 31 decembre 2012
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Gérard Etienne nous amène « sur un terrain où, pour la première fois, le Noir lui-même va démystifier un patrimoine sémiotique fondé sur la ségrégation de la femme noire opposée à la Brune, à la Mulâtresse ou à la femme blanche. » Gérard Etienne tente ainsi de nous montrer le parallèlisme et la complémentarité des discours racistes et haineux avec le discours littéraire haïtien. L’auteur a repéré « dans les productions littéraires haïtiennes les mêmes signes répulsifs et obsessionnels qu’il a analysés dans son essai La Question raciale et raciste dans le roman québécois. Qu’il s’agisse de laideur, de puanteur, de bestialité, d’animalité, de domesticité, etc… la même configuration de signifiants racistes recoupe les énonciations où l’autre est perçu comme une choses non marquée. Il existe une phénoménologie raciste qui semble résister à la transgression et au dépassement. Dans des sociétés fraîchement libérées de l’esclavage ou du colonialisme, les variables racistes demeurent incorporées aux superstructures sociales. De sorte que la classe dominante (ou le groupe qui possède le savoir) théorise un ensemble de symptômes qui expriment un pacte symbolique avec la déchirure humaine.